(Extrait de DOOKHY Riyad, « Silvano PETROSINO,
La
Scène de l’humain, pensée grâce à Derrida et Lévinas»,
Revue des
Sciences Religieuses, numéro 4, 2013, pp. 499 et s.).
[…]
C’est donc dans un exercice premier
d'une lecture de Derrida et de Lévinas, lecture qui s’opère par un
entrecroisement ou par un « chiasme » entre les deux auteurs, qu’un
dénouement se laisse prévoir. Ce chiasme est d’abord marqué par l’année de
1964. Réagissant à Lévinas qui examinait la pureté absolue de l'autre, la
réalité originaire de la non-violence en tant que rapport éthique et la
nécessité d'une sortie de l’être, il s'agit pour Derrida, en cette même année,
de montrer, non pas par un détour de la « démonstration » pour faire
ressortir « une » évidence, mais de faire appel à l’évidence même.
Cette « nécessité » inscrite au sein du discours, et alors pour tout
discours possible, pour tout ceux qui cherchent à affirmer et à défendre
l'autre en tant qu’autre, de « recourir à certaine contamination et donc à
certaine violence ».
[…]