Riyad DOOKHY: Le citoyen mauricien et le budget
5 novembre 2011, 09:23
Un budget n'a de mérite que si les prévisions affichées sont
conformes à la réalité. Il doit proposer des visions réelles et réalistes tout
en favorisant la prospérité des citoyens.
Sans viser ici un gouvernement quelconque ou une politique
particulière, rappelons quelques principes généraux. Tout budget appel un
suivi, c’est-à-dire un exercice qui vise à s’assurer de la réalité des actions
annoncées. Le suivi appelle aussi à la vigilance. Par exemple, comment
s’assurer qu’il n’y aurait pas corruption ? Comment s’assurer que telle recette
serait affectée à telle activité sans que l’ « argent » ne disparaisse entre
temps, ou sous couvert d’une politique, l’on y voit l’occasion pour en faire
une autre ?
Gardons à l’esprit les principes démocratiques : il est une
violation de l’institution parlementaire si une pratique de double budget est
consacrée ; un premier budget serait le discours officiel, qui cache un second,
le vrai, que seuls les proches ont connaissance.
Tout comme nécessitant un suivi, un budget doit répondre
aussi à une analyse pré-budgétaire, qui prend acte de la situation de l’État.
Dans la lignée des perspectives précédentes, la question que
doit se poser le mauricien est d’abord si les budgets précédents ont eu des
suivis efficaces à Maurice. Est-ce que le simple citoyen est au courant du
budget de l’année dernière et celui des années précédentes et si les dépenses
promises ont bien été le cas ? Dans le cas où il y aurait eu malversation sous
un gouvernement quelconque – toute tendance confondue - que faire ? Quel remède
nous offrent les institutions mauriciennes ?
Le mauricien est-il suffisamment au courant des dépenses
gouvernementales ? Existe-t-il des mises en information transparente et
suffisante à l’intention du simple citoyen mauricien qui respecteront ainsi les
institutions essentielles de la démocratie ?
Ce sont ici quelques questions préliminaires que doivent se
poser le mauricien à l’occasion de la présentation du budget. Ces questions
peuvent apporter des réponses différentes selon les vues des citoyens et selon
leurs affectations partisanes ou selon leur soutien à tel ou tel gouvernement
qui prédétermineront la réponse. Mais la bonne réponse sera celle qui aidera le
mieux au développement réel de Maurice, à l’intégrité des parlementaires (peu
importe leur parti ou leur allégeance à tel ou tel gouvernement), et à un
contrôle effectif des dépenses et des recettes afin d’éviter toute possibilité
présente ou future – voire rétrospective - de malversations et de duperie du
peuple. Enfin, il s’agit d’assurer la prospérité de tous nos citoyens et une
démocratie digne de son nom et de faire de Maurice une zone de prospérité.
Rappelons que dans le système anglais, celui-ci bénéficie du
contrôle européen, qui n’est pas le cas à Maurice. Plus sommairement, faut-il
aussi introduire parallèlement une cour des comptes à Maurice comme juridiction
ayant des pouvoirs indépendants par-dessus tout contrôle intra-parlementaire?
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