mercredi 18 mars 2015

Le sacré de l'absentement











Le sacré de l’absentement


(Extrait de DOOKHY Riyad, « La mort : le sacré de l’absentement.
 La question de la donation pure», 
Revue Alsacienne de Littérature, RAL, no 121, juin 2014, p. 28 et s.).


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Je voudrais commençer par dire un mot sur ce que peut être un « portrait » ou une « peinture » de la mort, comme ceux dAuguste Wackenheim, qui tente une « image » de la mort. C'est précisément une tentative de figurer la mort, c'est-à-dire de figurer ce qui se présente d'abord comme de linfigurable et peut-être aussi comme de l’ « in-figuratif ». Ce qui ne peut que susciter cette question ou cette compréhension que l’ « in-figuratif » se donne bien dans une forme de figuration quil nous appartient de préciser.
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Chez Bataille, la religion et l’érotisme introduisent des contraires qui sont les interdits et les transgressions. Or la transgression se veut un retour à la nature, mais sans l’être, et c'est à cela que soppose linterdit. Mais, la transgression lève linterdit sans le supprimer. Il y a donc une profonde complicité entre la loi et la violation de la loi. Entre linterdit et la transgression, il existe un principe en amont, qui permet et rend possible (comme une condition de possibilité) tant linterdit que la transgression.

Contrairement donc à des auteurs comme Rodolf Otto, ou Mircea Eliade, le sacré me paraît dabord comme une expérience ontologique qui sort même du giron d'une phénoménologie réductionniste.


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