Le sacré de l’absentement
(Extrait de DOOKHY Riyad, « La mort : le sacré de
l’absentement.
La question de la donation pure»,
Revue Alsacienne de
Littérature, RAL, no 121, juin 2014, p. 28 et s.).
[…]
Je
voudrais commençer par dire un mot sur ce que peut être un « portrait
» ou
une « peinture » de la mort, comme ceux d’Auguste Wackenheim, qui tente
une « image » de la mort. C'est précisément une tentative de figurer la mort, c'est-à-dire de figurer ce qui se présente
d'abord comme de l’infigurable et peut-être aussi comme de l’ « in-figuratif ». Ce qui ne peut que susciter
cette question ou cette compréhension que l’ « in-figuratif » se donne bien dans une forme
de figuration qu’il nous appartient de préciser.
[...]
Chez
Bataille, la religion et l’érotisme introduisent des contraires qui sont les interdits et les
transgressions. Or la transgression se veut un retour à la nature, mais sans l’être,
et c'est à cela que s’oppose l’interdit. Mais, la transgression lève l’interdit sans le supprimer. Il
y a donc une profonde complicité entre la loi et la violation de la loi. Entre l’interdit
et la transgression, il existe un principe en amont, qui permet et rend
possible (comme une condition de possibilité) tant l’interdit
que la transgression.
Contrairement
donc à des auteurs comme Rodolf Otto, ou Mircea Eliade, le sacré me
paraît d’abord comme une expérience ontologique qui sort même du giron d'une phénoménologie
réductionniste.
[…]